Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

JO 2024 : le triathlon à handicap des Français, après une chute précoce

Et l’équipe de France inventa le triathlon à handicap, discipline consistant, lorsque l’on est beaucoup trop fort, à se faire un croche-patte en course à pied, à nager en petit chien ou à dérailler à vélo, afin d’introduire une dose de suspense. Hélas pour les Bleus, le format reste à affiner et les triathlètes, ce lundi 5 août, n’ont repris qu’une petite partie de leur retard et échoué à la quatrième place du relais, à une minute de leurs ambitions dorées. Les autres favoris, les Britanniques, ont également été surpris, devancés au sprint par l’Allemagne, championne olympique, et par les Etats-Unis.
C’est une chute du premier relayeur, Pierre Le Corre, dans un virage en épingle devant l’Assemblée nationale, qui a précipité le scénario catastrophe. Entraîné dans la chute du Néo-Zélandais Hayden Wilde, Le Corre devait également remettre sa chaîne de vélo et repartait pour la course à pied avec une petite trentaine de secondes de retard.
Bon gré mal gré, au fil des transitions, les Français naviguaient à 20 ou 30 secondes du peloton, tandis que la Grande-Bretagne et l’Allemagne prenaient le large plus nettement. La natation voyait chaque triathlète tricolore refaire une partie de son retard. Les parties de vélo ressemblaient à un calvaire, les Français étant contraints de pédaler seuls, tandis que les favoris, devant, se relayaient, avantage majeur.
La note de l’effort ainsi dépensé se payait dans la course à pied, qui conclut chaque relais. L’espoir de médaille, dès la mi-course, s’évanouissait. « Malheureusement, les grandes nations se sont organisées devant et on a pris un tir, constatait Cassandre Beaugrand. C’est aussi grâce au public que l’on s’est battus jusqu’au bout. »
Dans son dernier relais, la championne olympique, que ses prédécesseurs avaient rapprochée du peloton, réalisait un nouveau parcours d’exception. Simplement pour la gloire et l’immense foule rassemblée, car le trio germano-américano-britannique se jouait le titre loin devant, à une minute.
Après l’arrivée, les combinaisons tricolores refont les deux, trois moments-clés où la course a basculé, et auraient pu le refaire dans l’autre sens. « C’est comme un critérium, tout le monde veut être placé à chaque virage, ça frotte de ouf, retrace Pierre Le Corre, auteur d’un joli soleil. Je vois [Hayden Wilde] chuter au ralenti, les secondes paraissent des minutes, mais je ne peux rien faire, on est en plein dans le virage, il y a des gars à droite, à gauche, il chasse de la roue avant et je me le prends. J’essaie de remonter vite. Je me dis que cinq secondes, je vais les rattraper, mais je vois que j’ai déraillé. J’essaie de remettre la chaîne mécaniquement, ça ne marche pas, je suis obligé de descendre et là, je perds des secondes précieuses pour rester au contact avec le peloton. Devant, ils ont appuyé et c’était impossible de rattraper. C’est un peu cauchemardesque. »
Il vous reste 40.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish